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Militant Haut-Rhinois du MoDem
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2 septembre 2007

Le catholicisme social

1  PRÉSENTATION

Expression datant de la fin du XIXe siècle et désignant le courant de pensée né au sein du catholicisme qui a tenté d’améliorer le sort de la classe ouvrière en se fondant sur les principes tirés de l’Évangile.

2  LES PRÉCURSEURS

Le catholicisme social, comme le courant démocrate-chrétien, naît en France dans le sillage des idées de Lamennais et cherche, à l’origine, à lier ensemble démocratie et christianisme. Dès 1820, face à l’essor de la révolution industrielle et l’apparition du prolétariat, des catholiques libéraux, tel Frédéric Ozanam, fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, réclament des solutions non plus simplement charitables, mais également légales au problème de la condition ouvrière. Les précurseurs du catholicisme social sont souvent des socialistes chrétiens, dont Philippe Buchez, issu du mouvement saint-simonien, et les écrivains réunis autour du journal l’Atelier (1840-1850) sont les meilleurs exemples.

La révolution de 1848 donne un nouvel essor au catholicisme social, grâce à l’équipe de l’Ère nouvelle, dirigée par Lacordaire. Mais la répression des émeutes de juin 1848 sonne le glas de cette espérance, la majorité des catholiques rejoignant le parti de l’ordre. Se développe alors un mouvement légitimiste conservateur, qui se démarque du courant libéral ou socialiste par son antimodernisme et son antidémocratisme, inspiré par Armand de Melun, qui crée à la même époque de nombreuses sociétés charitables et de secours dans le but d’endiguer la misère et la déchristianisation des masses ouvrières. Il contribue à l’adoption en 1850-1851 de lois charitables.

Dans le même temps, en Allemagne, l’évêque de Mayence, Mgr Ketteler, formule le programme du Zentrum (« Centre catholique »), parti qui réclame la promulgation d’une législation sociale. Durant la période du second Empire, le catholicisme social se limite à un paternalisme qui se traduit par l’essor du patronage et des sociétés charitables.

3  DES CERCLES CATHOLIQUES AUX SEMAINES SOCIALES

Le traumatisme de la Commune relance le mouvement, avec la fondation en 1871 par Albert de Mun et René de La Tour du Pin des cercles catholiques d’ouvriers, sorte de syndicats mixtes regroupant ouvriers et patrons. En 1876, l’industriel Léon Harmel, qui a fondé pour ses ouvriers un système d’aides sociales, publie un ouvrage intitulé Manuel d’une corporation chrétienne. Les travaux nés de ces différentes initiatives inspirent largement le pape Léon XIII qui, dans l’encyclique Rerum novarum (1891), encourage la réconciliation des classes et donc les mouvements catholiques et sociaux.

Dès lors, les initiatives se multiplient. En 1894, Marc Sangnier fonde le Sillon, mouvement social d’inspiration chrétienne, qui est à l’origine d’œuvres d’enseignement, d’assistance et d’entraide. En 1902 naît l’Union d’études des catholiques sociaux, sous la présidence d’Henri Lorin, et en 1903 se crée à Reims, sous l’impulsion du père jésuite Leroy puis sous celle de son adjoint le père Desbuquois, l’Action populaire. Ce mouvement reprend bientôt la vieille revue de l’œuvre des cercles sous le titre le Mouvement social.

Ces mouvements entreprennent alors de se coordonner. En 1904 se tiennent à Lyon les premières Semaines sociales, et des secrétariats sociaux entreprennent de renseigner dans tous les diocèses sur l’orientation du mouvement social de l’Église. Le succès de ces initiatives, et particulièrement des Semaines sociales, tient à l’extraordinaire confiance suscitée chez nombre de catholiques par le sentiment d’apporter une réelle contribution à la résolution des problèmes contemporains. Même la condamnation du Sillon, jugé trop « socialiste » et sommé par la papauté de choisir entre le domaine religieux et le domaine politique (1910), n’altère pas cet enthousiasme.

4  DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES À NOS JOURS

Ces initiatives, qui sont à l’origine du courant démocrate chrétien, trouvent leur prolongement au lendemain de la Première Guerre mondiale, avec la création en 1919 de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), premier syndicat chrétien, et celle de mouvements catholiques spécialisés, tels que la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) en 1925, la Jeunesse agricole chrétienne (JAC) en 1929, et la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), la même année.

L’Église s’efforce aussi de préciser sa doctrine sociale, notamment dans les encycliques Quadragesimo anno (1931), Mater et magistra (1961) et Octogesima adveniens (1971).

En crise dans les années soixante-dix, le catholicisme social connaît avec Jean-Paul II un certain regain, comme en témoignent les encycliques Sollicitudo rei socialis (1987) et Centesimus annus (1991), en raison en particulier de l’effondrement du communisme en Europe de l’Est et de la progressive mondialisation de l’économie.

Source : Encyclopédie Microsoft Encarta 2004.

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