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Militant Haut-Rhinois du MoDem
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7 mars 2012

"Le concordat est un fruit de l’histoire, il ne faut pas le chahuter pour des raisons politiciennes"

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À quelques heures de son meeting à Strasbourg, François Bayrou a répondu à la rédaction du journal les Dernières Nouvelles d'Alsace, mardi 6 mars.

DNA - Dans quel état d’esprit êtes-vous à moins de cinquante jours du 1 er tour ?

FB - Je me sens porté par un grand mouvement de confiance des Français. Ils veulent un changement. Ils ont droit à un choix : le changement classique, banal, plein de défauts, que le parti socialiste leur propose, ou le changement plus équilibré et plus volontaire que je porte.

La campagne a pris l’aspect d’un duel depuis l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy. Cela vous nuit ?

Pas du tout ! Ce que montrent les enquêtes, c’est au contraire que la perspective d’un second tour nouveau devient possible.

La tonalité de la campagne, le vocabulaire employé vous choquent ?

Le ton est profondément choquant. Les mots utilisés ne sont pas à la hauteur de candidats à la présidence de la République. Mais ce qui me choque le plus, c’est que cette campagne-là passe à côté de toutes les questions fondamentales du pays. L’appauvrissement de la France, l’explosion du chômage montrent bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Cette campagne d’injures, d’accusations, d’incivisme est malsaine pour le pays. Il a besoin de candidats qui lui parlent du fond et créent un climat de respect, non d’affrontement.

En Alsace ce mardi soir, quel message allez-vous porter ?

À Strasbourg, je vais parler de l’Europe. Elle est absente des débats. Or elle est le cadre de notre avenir et devrait en être un atout. Il faut regarder en face les enjeux et l’idéal européens et je m’y emploierai.

Il est plus difficile de plaider la solidarité européenne quand plusieurs États (la Grèce par exemple) vont aussi mal...

L’idée européenne est à renouveler. Mais si nous sommes divisés entre pays de taille moyenne ou petite, chacun avec sa politique et ses obsessions, nous allons à l’échec. Même l’Allemagne ! C’est notre union qui fait notre force en Europe. Je n’ai pas apprécié l’attitude qui a été celle du couple d’Angela Merckel et Nicolas Sarkozy qui ont multiplié les mises en scène de leur entente alors qu’ils étaient en désaccord sur le fond.

Il faut une attitude communautaire, dans l’Europe des Vingt-sept, mais aussi dans celle des Dix-sept, qui ont ensemble l’euro. Le crime est d’avoir laissé dériver les choses en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, même en France, contre tous les accords signés. On a choisi de mentir, de mettre « toute la poussière sous le tapis ». Cela nous a entraînés où nous sommes.

Vous croyez à cette « conspiration » de dirigeants européens conservateurs contre François Hollande ?

Non. J’ai une idée simple : l’élection présidentielle française se joue en France et pas ailleurs. Cette polémique est un leurre de campagne qui distrait des vrais sujets.

Le Front national a souvent convaincu en Alsace. À ces électeurs-là, que dites-vous ?

Le message du centre : des attitudes fermes sur les principes et ouvertes sur l’avenir. Tous les pères et mères de familles le savent : on ne peut conduire une famille en dressant les uns contre les autres. Dans nos familles, le trésor à préserver, c’est l’unité. Un pays divisé échouera sur tout. Et l’abandon de l’euro serait un désastre !

Vous êtes le seul candidat qui dise son engagement chrétien. Chrétien et vrai laïc ?

Je suis croyant et en même temps défenseur de la laïcité. Il faut éviter toute guerre de religion. La laïcité bien comprise, c’est que chacun puisse vivre sa foi publiquement et l’assumer sans imposer ses convictions aux autres. Je crois, oui, et pour la France, je défends les principes de séparation entre religion et politique.

Qu’est-ce que cela voudrait dire pour le concordat d’Alsace-Moselle ?

C’est sans ambiguïté : le concordat est un fruit de l’histoire, et il ne faut pas le chahuter pour des raisons politiciennes et idéologiques. Je le défendrai donc. J’ajoute que le régime local de Sécurité sociale m’intéresse beaucoup et qu’il faut y réfléchir pour tour le pays. Et, comme défenseur des langues régionales de France, je ferai en sorte que leur place soit mieux défendue.

L’Alsace rêve d’un conseil d’Alsace, par fusion de sa région et de ses deux départements. Une présidence Bayrou serait favorable à cette expérience ?

Il est bien que les élus locaux réfléchissent eux-mêmes à la meilleure organisation possible de leur région, dans un but d’efficacité et dans le respect de l’identité. Il est bon qu’un référendum régional dise alors ce que les Alsaciens veulent eux-mêmes pour l’avenir de l’Alsace.

Pour aller plus loin :

Retrouvez la visite de François Bayrou en Alsace-Moselle où il a pu observer le système local de santé en cliquant ici.

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