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Militant Haut-Rhinois du MoDem
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6 octobre 2013

MUNICIPALES L’entente Bayrou-Borloo à l’épreuve de Mulhouse

La réconciliation annoncée de la famille centriste – UDI et MoDem – va-t-elle être entravée par l’exception mulhousienne ? À six mois des municipales, les stratégies se dévoilent.


Tout à leur rassemblement, les deux leaders centristes, Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, et François Bayrou, son homologue du MoDem, n’ont sans doute pas pensé à Mulhouse. La cité du Bollwerk pourrait très vite se rappeler à leur bon souvenir. Car, au moment même où Bayrou, conscient de l’échec de sa politique de main tendue à Hollande, se rapproche de Jean-Louis Borloo, une partie de ses amis mulhousiens s’apprête à annoncer un accord électoral, en vue des municipales de mars, avec les socialistes et les écologistes.

Bayrou « en accord » avec ce projet

« Ce sera une liste d’entente municipale », précise le « centriste alsacien » – non encarté – Bernard Stoessel. Il avait quitté le MoDem au moment des élections européennes de 2009, mécontent d’avoir été évincé de la liste. Ses deux amis Bernard Klein et Emmanuelle Suarez, avec qui il avait créé un groupe indépendant après la démission de Jean-Marie Bockel en tant que maire et l’élection de l’UMP Jean Rottner, sont membres du MoDem. Le premier a réadhéré depuis…

À quelques jours de l’annonce de la candidature de Pierre Freyburger, Bernard Stoessel confirme l’accord avec le socialiste. Qu’en pense François Bayrou ? « Je suis en contact avec lui. Il est en accord avec ce projet-là. Cela ne signifie pas qu’il encourage de telles alliances ailleurs en France ou même en Alsace » , indique Bernard Stoessel, en rappelant qu’il s’inscrit dans l’histoire de sa famille et dans le lointain « accord entre Émile Muller, alors SFIO, et [son] père Charles Stoessel, MRP ».

S’il n’a pas digéré d’avoir été écarté des négociations entre Jean-Marie Bockel et Jean Rottner – « un accord secret » , dénonce-t-il –, il n’a pas davantage oublié que l’UMP l’a empêché d’accéder à la présidence du conseil régional après le décès d’Adrien Zeller. « Je n’apprécie pas cet esprit de guerre de tranchée. Je suis sensible à l’esprit de coalition qu’on voit ailleurs en Europe, et notamment en Allemagne » , souligne-t-il.

La conseillère nationale du MoDem – et adjointe colmarienne du maire UMP Gilbert Meyer – se réjouit d’ « un large rassemblement au centre » , susceptible d’entraîner de nombreux élus locaux en Alsace, Selon elle, il faut déconnecter les élections européennes de juin 2014 – pour lesquelles un accord MoDem-UDI est vital, devant la montée du FN – des municipales. « Dans 90 % des cas, il y aura un accord avec l’UDI aux municipales. Mais ne touchons pas aux équipes où nos élus ont bien fonctionné avec la gauche », juge-t-elle. Enfin, « dans des villes comme Mulhouse, il y a des discussions avec le PS et l’UMP ». « Il peut y avoir des accords avec une gauche non sectaire. Emmanuelle Suarez y travaille. Aucune décision n’est officielle » , observe-t-elle.

Dans un communiqué pour le moins alambiqué, Thomas Rémond, nouveau président du MoDem Alsace, parle de « bonne écoute » à propos « du projet d’entente municipale de Pierre Freyburger, EELV [Europe Écologie-Les Verts] et Bernard Stoessel, président du comité de soutien de François Bayrou à la présidentielle de 2012 ». « Les différents projets sont en cours d’étude et seront transmis au conseil national, seul décisionnaire » , ajoute-t-il. Or le Mulhousien Régis Baschung est opposé à toute alliance avec le PS.

Un « casus belli national » pour Bockel

« Je suis très surpris du virage à gauche de Bernard Stoessel. On ne peut pas nier – et c’est à son honneur – que Pierre Freyburger est un socialiste qui a toujours été droit dans ses bottes » , affirme le député UDI Francis Hillmeyer. À l’entendre, la tête de liste socialiste a intérêt à cet accord pour « espérer gratter les 2 % de voix qui lui manquaient pour battre Jean-Marie Bockel en 2008 ». « Mais les municipales ne sont pas encore jouées, ni la présidence de l’agglomération que briguera Stoessel en cas de victoire de la gauche… » , considère le député-maire de Pfastatt.

Le plus surpris – mais l’est-il vraiment ? – est Jean-Marie Bockel, sénateur, président départemental et vice-président national de l’UDI. Un proche de Jean-Louis Borloo. « Je sais que la rumeur existe, mais je ne peux pas imaginer une seconde que François Bayrou soutienne les socialistes à Mulhouse ! Il est évident que ce serait un casus belli au niveau national… » , s’indigne le président de la M2A (Mulhouse Alsace agglomération). Et d’ironiser : « Sur mon front, il n’y a pas marqué : masochiste suicidaire… » Sur le fond, un tel coup de canif à l’accord qui se dessine entre l’UDI et le MoDem « mettrait le doigt sur les ambiguïtés de cet accord ».

Yolande Baldeweck

L'Alsace du 6 octobre 2013

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