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Militant Haut-Rhinois du MoDem
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24 mars 2008

Les effets pervers de la franchise médicale

Depuis début 2008, la franchise médicale pénalise lourdement, au plan financier, les malades souffrant d'affection de longue durée (ALD), dont certains risquent d'abandonner une partie des soins.

« C'est une vraie catastrophe ». Daniel Billon, président de l'association d'aide aux insuffisants rénaux du Bas-Rhin, une organisation qui compte environ 300 adhérents sur le département, 11 000 au niveau national, est régulièrement alerté par des adhérents qui s'inquiètent des frais supplémentaires à supporter.

« Lorsqu'on est dialysé ou que l'on a subi une greffe de rein, des traitements complémentaires adaptés sont absolument nécessaires. Il est indispensable de se protéger la peau des UV A et B, le soleil étant notre principal ennemi. Les crèmes coûtent cher et ne sont souvent pas remboursées, alors qu'il vaut mieux agir préventivement. Des pathologies extérieures se développent, et beaucoup ont besoin de prendre des veinotoniques, désormais remboursés ».

Des appels des assistantes sociales

D'autres patients sont contraints de compenser l'avitaminose, consécutive aux dialyses répétées, en avalant des comprimés d'huile de foie de morue. « A raison de trois boîtes par mois, cela fait 36 € à débourser ! Dans certaines pharmacies, la boîte vaut 16,40€  l'unité au lieu de 12€ ! ». Daniel Billon n'hésite pas à parler de « galère » pour les malades moins fortunés. « Des assistantes sociales me signalent le cas de déficients rénaux qui réclament de l'aide pour pouvoir se soigner correctement ».

La crainte pour l'avenir est grande

Car la facture annuelle risque d'être élevée. « Aux 50€ de franchise médicale s'ajoutent les médicaments non remboursés -comme les crèmes anesthésiantes spécifiques pour les personnes sujettes aux allergies cutanées-, ainsi que 50€ pour les actes médicaux, cela fait plus de 100€ par an !  »

La crainte pour l'avenir est grande. « Une personne qui doit se rendre trois fois par semaine à l'hôpital pour y subir une dialyse devra peut-être payer un jour 12€ par semaine, soit 614€ par an, rien que pour les transports ».

Fort heureusement, ce ne sera pas le cas en 2008. Mais Daniel Billon estime qu'« on a ouvert la boîte de Pandore » et soutient l'action de la Fédération nationale des dialysés et des transplantés, qui a collecté plus de 6 000 lettres de protestation à remettre au gouvernement.

Laurence Rey

Article publié dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace du Jeu 20 mars 2008.

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