Il faut qu'il parte
« Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont
communistes ; je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas
socialistes ; et je n’aime pas les miens parce qu’ils aiment trop
l’argent. »
Charles de Gaulle
C’est un nouveau discours de la servitude volontaire. Mais pas
un Contre’un comme celui qu’écrivit La Boétie : le tableau d’une époque
et un réquisitoire contre une bourgeoisie française aussi bête et
borgne qu’en 1830 et en 1851.
Que se passe-t-il dans ce cher et
vieux pays pour qu’on accuse les pauvres d’être coupables de leur sort,
pour que le travail, ce mal nécessaire, soit tenu pour une valeur, pour
que le serpent de Mai 68 se morde la queue et que la culture soit
rangée au rayon des biens de consommation ?
Un homme à la tête de
l’État incarne aujourd’hui le nihilisme d’une hyperclasse sans attaches
et sans territoire qui voudrait oublier que l’homme est un animal
social et que le lien compte plus que le bien. Il ne sera pas nommé
dans cet exercice de style dont la violence vise d’abord les idées : le
poisson pourrit toujours par la tête. Il faut qu’il parte ne révélera
aucun petit secret caché : il fera entendre le hurlement de bouledogue
vivisectionné d’un écrivain non-conformiste.
L’AUTEUR
Critique au Figaro littéraire, Sébastien
Lapaque est né à Tübingen en 1971. Il a publié des essais consacrés à
Georges Bernanos, des romans (Les Idées heureuses, Actes Sud, 1999,
prix François Mauriac de l’Académie française), une anthologie et un
recueil de nouvelles (Mythologie française, Actes Sud, 2002, Bourse
Goncourt de la nouvelle). Il est aussi l’auteur de Chez Marcel Lapierre
(Stock, 2004) et, plus récemment, de Le petit Lapaque des vins de
copains (Actes Sud, 2006).
Cet ouvrage très bien écrit montre en quoi le sarkozysme est contraire à la culture et à l'esprit français. A lire de toute urgence !