Le Crédoc relativise l'intérêt de l'ouverture des magasins le dimanche
Article publié dans Le Monde du 27 novembre 2008.
C'est un rapport dont le gouvernement se serait bien passé. Alors qu'il fait face à une opposition grandissante sur l'assouplissement du travail dominical, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) vient de publier un rapport relativisant l'intérêt de l'ouverture des magasins le dimanche pour les consommateurs et pour l'emploi.
UN EFFET ÉCONOMIQUE "MODESTE"
La
seconde partie du rapport est consacrée à l'examen de l'impact
économique d'une extension des possibilités d'ouverture des commerces.
Les petites surfaces alimentaires devraient ainsi, selon le centre,
perdre des clients. Du
coup, le Crédoc estime que l'ouverture des magasins le dimanche
entraînerait au final des suppressions d'emplois : 6 800 si 40 % des
hypermarchés décidaient d'ouvrir le dimanche et 16 200 s'ils ouvraient
tous. Dans le secteur non alimentaire, l'ouverture le dimanche pourrait
créer 14 800 emplois grâce à une augmentation de la consommation, qui
se ferait toutefois au détriment du petit commerce. Le Centre juge au
final que "l'effet
économique de la libéralisation de l'ouverture dominicale des
commerces devrait être modeste en raison de la proportion relativement
limitée des consommateurs qui estiment qu'ils achèteraient le dimanche
si les magasins étaient ouverts, et de la proportion plus faible encore
de ceux qui considèrent que cela les conduirait à augmenter globalement
leurs dépenses".
Dans une tribune, publiée dans Le Monde
daté jeudi, une soixantaine de députés UMP et Nouveau Centre ont jugé
l'ouverture dominicale des commerces dangereuse économiquement et
socialement. Avant eux, l'opposition s'était prononcée contre ce
projet. Un accord se dessine pour exclure du dispositif les grandes
surfaces alimentaires. Ces dernières, qui ont le droit d'ouvrir le
dimanche jusqu'à midi, ne sont d'ailleurs pas favorables à ouvrir tous
les dimanches, mais militent pour une dizaine de dimanches dans l'année.