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7 janvier 2012

Allemagne Le processus d’abandon du nucléaire connaît des ratés

Appel à l’électricité autrichienne, plaintes d’industriels suite à des coupures de courant, éoliennes au chômage technique… l’abandon du nucléaire et le passage aux énergies vertes en Allemagne ne se font pas sans heurts.


L’hiver a beau être clément, il a fallu demander de l’aide. La première économie européenne, qui a décidé en mars d’arrêter immédiatement ses huit plus vieux réacteurs nucléaires et de condamner les neuf autres d’ici fin 2022, a eu besoin, les 8 et 9 décembre de solliciter en urgence les centrales de réserve, à gaz et à fioul, du voisin autrichien.

Selon le gestionnaire de lignes électriques Tennet, qui couvre une large bande de territoire traversant l’Allemagne du nord au sud, la mesure a été prise «par précaution». «Il s’agit de la première et seule fois», a assuré une porte-parole de l’entreprise, ajoutant qu’il n’y avait eu aucun «danger immédiat pour la sécurité énergétique».

Il fallait éviter un déséquilibre entre le nord du pays, où les éoliennes produisaient à plein régime pour cause de tempête, et le sud, où un pic de demande coïncidait avec un problème technique sur un réacteur nucléaire.

L’Agence des réseaux, qui a défini ces centrales «de secours» (1 gigawatt en Allemagne, autant en Autriche) à mobiliser en cas de risque de «black-out», juge «tendue mais stable» la situation du réseau électrique allemand. Selon l’Agence, le pays n’avait pas dû recourir aux mesures drastiques, comme couper autoritairement le courant à des industriels.

Mais depuis mars, l’Allemagne connaît des cahots sur son chemin entre le nucléaire, qui pesait en 2010 quelque 22 % de sa production d’électricité, et le tout renouvelable

Premier constat : elle dépend davantage de l’étranger. Sur les dix premiers mois de 2011, les importations d’électricité ont grimpé de 16,7 %, à un peu plus de 40 térawattheure, tandis que ses exportations ont reculé de 8,5 % à un peu plus de 42 TWh. Le solde est donc tout juste positif.

Moins que la quantité d’électricité, ce qui pose problème à l’Allemagne est sa répartition : les éoliennes sont concentrées dans le nord tandis que l’activité industrielle est dans le sud, tout comme les centrales nucléaires condamnées.

Le pays manque de lignes à haute tension pour corriger ce déséquilibre et doit souvent immobiliser ses éoliennes pour éviter que les plombs ne sautent. Le nombre d’arrêts forcés d’éoliennes en Allemagne a quasiment quadruplé en 2011 par rapport à 2010, rapportait récemment la fédération des énergies renouvelables BWE.

Des mini-coupures qui perturbent des usines gourmandes en énergie
Et le gestionnaire de réseau Tennet a dû prendre 990 fois des mesures exceptionnelles pour stabiliser le réseau en 2011, contre 290 fois en 2010.

Et les industriels se plaignent. La fédération des industries fortement consommatrices d’énergie (VIK) a interpellé l’Agence des réseaux à propos de la multiplication constatée des mini-coupures de courant, qui causeraient parfois d’importantes perturbations dans des usines. «La question est de savoir si cela a un rapport avec l’abandon accéléré du nucléaire», estime l’Agence, qui étudie encore le phénomène. Selon elle, il faudra attendre 2013, avec la construction de lignes à haute tension et de nouvelles centrales au gaz, pour que la situation se détende.

Dernières Nouvelles d'Alsace du 06 janvier 2012

 

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